Dans mes peintures récentes, l’utilisation du monochrome gris, fait allusion au plomb, matière instable, fragile, qui par opposition se fond dans la solidité de la composition de l’œuvre.
L’érosion à laquelle je soumets le support : bois, toile, papier, définit mon parti pris pour une matière minimaliste. Cette approche peu orthodoxe, ouvre la surface et fait allusion à la peau. Peau sur laquelle s’inscrit l’allusion à d’autres pratiques : dessin, gravure, sculpture. Ce qui amène un questionnement sur les médiums et leur soi-disant spécificité.
Les référents aux motifs, apparemment familiers, sont le prétexte à dérober le sens premier au profit de l’ambiguïté de la mémoire, du leurre, du piège visuel. Tisser, métisser c’est redonner à la peinture sa potentialité virtuelle à tromper les yeux.
Dénuder plutôt que séduire, dépouiller la peinture de tout ce qui est trop coloré, pour mieux servir la complexité de son épiderme et de ses origines. Voilà le pari de mon travail.
J’invite le spectateur à se laisser surprendre par les travestissements des œuvres et possibilités interprétatives.