Sakdko Hadzihasanovic 2 octobre au 26 octobre 2008

J’aime bien pervertir le sens de l’histoire et celui des idéologies dominantes par le biais de l’humour et de l’ironie. À mon arrivée au Canada en 1993, après avoir quitté ma Croatie natale, j’ai découvert un nouveau mode de vie et je me suis trouvé plongé dans un bain de culture populaire et un monde de consommation nord-américaine qui m’étaient, à bien des égards, étrangers. C’est par la peinture que j’ai toujours souhaité m’exprimer et, en m’inscrivant dans la mouvance contemporaine, j’essaie de repousser les frontières de la peinture painterly. La peinture actuelle est devenue une langue complexe où coexistent les citations et les allusions à l’histoire de l’art, et au médium en particulier, les hommages rendus aux grands peintres et la remise en question de son existence en tant que mode d’expression. Dans mon travail, je continue cette exploration manuelle propre à la peinture; je ne dédaigne pas toutefois les influences et l’apport de technologies modernes telles le film, la télévision ou la photographie digitale. J’aspire à atteindre cette  « qualité du sublime » dont parlait Barnett Newman. Ces dernières années, j’ai réalisé de très grands tableaux que m’inspire la culture populaire américaine, culture que je critique certes, mais qui m’attire aussi de façon irrésistible. Parallèlement je fusionne le dessin et la peinture afin de créer un dialogue entre la représentation traditionnelle et le collage, l’art avec un grand « A » et l’art avec un petit  « a », la bande dessinée et le modernisme (Phillip Guston et l’abstraction), enfin l’espace privé et l’espace public. L’art pop versus le surréalisme, l’art pop versus le communisme.