J’ai peint depuis quelques années sur des grands formats des espaces plutôt monochromatiques qui mettent en scène des catastrophes à l’origine incertaine. Ces espaces purement imaginaires, avec beaucoup de perspective, de profondeur, sont élaborés en lançant, en faisant couler de la peinture sur la toile tout en laissant émerger des structures architecturales de ce chaos. Différents espaces se surimposent par transparence, établissant des parallèles entre la mémoire d’événements tragiques du passé, du présent et l’éventualité d’un avenir problématique. La visibilité du processus créateur empêche une certaine mise à distance, le spectateur étant invité à une sorte de «marche» dans cet espace qu’il doit déchiffrer. Récemment, d’autre formes, parfois humaines, sont apparues, inscrivant les bribes d’une histoire individuelle au cœur de l’histoire collective.