« Mes oeuvres de nature abstraite puisent leur source dans la structure de la calligraphie chinoise ainsi que dans le geste du pinceau imbibé d’encre noire. Conçues en toute liberté, elles s’expriment dans un langage pictural nouveau dans l’esprit de l’art contemporain… Mes peintures chargées d’émotion sont une invitation à la contemplation.«
Zhu Lan, comme son nom l’indique, est une peintre d’origine et de pratique chinoise. Sa peinture a pris naissance dans l’histoire de l’art de la Chine à travers les siècles. Elle a fait ses études à Pékin d’abord pour ensuite parfaire ses connaissances au Japon, pays dont l’esprit et l’attitude esthétique sont proches de ceux de la grande nation voisine. Par la suite, Zhu Lan a vécu en Occident, particulièrement au Québec. Elle a su prendre le pouls du monde contemporain pendant de longs séjours à Paris, à New York, parmi d’autres centres importants d’art. Voilà donc le cheminement de sa production artistique. Ceci dit, Zhu Lan crée essentiellement des œuvres de caractère chinois qu’elle nourrit d’apports provenant des cultures qu’elle a pu observer au cours de ses divers séjours dans le monde.
Pour saisir le sens des œuvres exposées, il convient tout d’abord de parler de leurs racines ancrées dans la grande peinture chinoise. Celle-ci est à la fois sensuelle et matérielle. Créée sur papier ou sur soie, elle se révèle par le geste de la main du peintre, son intensité, sa subtilité, voire l’originalité du tracé du pinceau chargé d’encre, qu’il s’agisse de calligraphie, de paysages ou de tout autre sujet. Ensuite, entre en ligne la composition qui se doit distinctive et révélatrice de la sensibilité poétique du thème ou des formes abstraites dépeintes.
Les travaux de Zhu Lan sont conformes à ces critères dont la nature généreuse s’avère peu contraignante en fin de compte. Car la peinture chinoise est éprise d’un merveilleux esprit de liberté. L’artiste est donc en mesure d’incorporer l’abstraction à la marche de son pinceau. Elle va même plus loin, joignant une figuration discrète à l’occidentale aux traits et aux taches issues de sa main. Dans certaines œuvres des éléments du paysage classique des hautes périodes apparaissent le long d’un vague horizon.
L’art de Zhu Lan crée un pont qui relie l’absolu de l’Orient poétique et contemplatif et la relativité active et théorique de l’Occident.
Leo Rosshandler AICA, ICOM