On dit que ; « L’empirisme est une doctrine philosophique qui considère que l’origine de toutes les connaissances humaines ne provient que de l’expérience sensible, de l’observation. Ainsi, nos sens sont à la source de nos connaissances. De l’accumulation d’observations et de faits mesurables, on peut en extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant du concret à l’abstrait. »
Le projet Démarche empirique « pour un modèle du monde » est un travail récent résultant de la recherche et de l’exploitation de techniques traditionnelles qui emploient le plâtre. À partir de cette matière, l’artiste s’approprie techniques et savoir-faire afin de produire un corpus d’œuvres composé de sculptures et d’une murale. Les œuvres présentées font état d’un travail d’exploration et de recherche sur les procédés de façonnage et de moulage. S’inscrivant dans la tradition, tout en la renouvelant, l’artiste exploite le plâtre en tant que matière première naturelle pour ses capacités à prendre docilement forme. Celui-ci tente de créer des objets aux formes multiples qui se sont vus forgés par le temps ou modifiés à l’intérieur d’un intervalle. Ainsi, l’espace-temps est également utilisé comme matière, il est source de mesure à géométrie variable et permet la réalisation d’objets uniques, qui se veulent les résultats de cette dite variance. En ce sens, les œuvres présentées se lient au concept du temps voulant que celui-ci soit un concept des plus relatifs et qu’il dépende du point de vue de l’observateur et de l’espace auquel il est intimement lié.
Cette exposition fait suite au travail artistique des dernières années. Comme pour ses projets antérieurs, Dulude s’inspire de la notion des phénomènes. Tel un scientifique, il révèle, il capte, il crée et il manipule des situations phénoménologiques et des espaces-temps. Il désire révéler un état, une réaction ou une transformation de la nature dans le temps. Il tente de rendre accessible ce qu’il nous est parfois impossible de voir ou même de comprendre au premier coup d’œil. Le jeu de la matière lui permet alors de trafiquer, de détourner l’essence des choses, et ce, dans une relation au « voir » et au « percevoir » qui se fait aussi intuitive que ludique.
Artiste originaire du Saguenay, Marc Dulude vit et travaille à Montréal. Il a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Chicoutimi en 2003. Actif depuis 1999, cet artiste en arts visuels a présenté près d’une dizaine d’expositions individuelles et participé à de nombreux évènements artistiques, expositions collectives et projets sociaux au Canada, aux États-Unis, en France et en Écosse. Il a été récipiendaire de plusieurs bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada. De plus en 2005, il a représenté le Québec au 5e Jeu de la Francophonie au Niger. Son travail sculptural occupe l’espace public dans la grande région de Montréal ainsi qu’à la gare de la ville de Mascouche et au Parc Olympique. Son travail artistique multidisciplinaire prend la forme d’installations, de sculptures, d’œuvres in situ et de photographies.